Hacke-moi si tu peux : Mémoires d'un cyberpirate repenti
Sommaire
Dans cet article, je vous propose mon analyse du livre Hacke-moi si tu peux : Mémoires d’un cyberpirate repenti, de Florent Curtet. Ce livre est le premier récit autobiographique que je lis sur le thème de la cybersécurité.
Introduction
Hacke-moi si tu peux : Mémoires d’un cyberpirate repenti est un récit autobiographique parut en 2023. L’auteur, Florent Curtet, est un surdoué du hacking ou piratage information qui partage dans ce livre son expérience de pirate puis de pirate éthique (“gentil” pirate). Avec ce récit, Florent Curtet nous plonge dans le monde du Darknet, de la traque des pirates, des pirates éthiques… Surtout, ce livre est accessible à tous car ne nécessitant aucune notion technique de cybersécurité et se trouve être une excellente invitation à découvrir ce monde. Le livre est divisé en trois parties qui peuvent s’assimiler aux grandes périodes des trente-quatre premières annéees de la vie de Florent Curtet.
Un antihéros captivant
Florent Curtet nous raconte d’abord comment il est arrivé à devenir l’un des plus grands hackers de son temps, et son histoire nous emmène naturellement à une forme de sympathie et d’admiration au fil des pages, tant les faits relatés sont palpitants. Le récit façonne ainsi l’auteur en un véritable antihéros sur la première partie. Je n’ai personnellement pas vu les pages défiler. De son plus jeune âge à son apogée de black hat ou pirate malveillant, on suit son évolution avec énormément d’envie. De plus, Florent Curtet ayant mon âge, les références de sa jeunesse qui mentionne me parlent forcément beaucoup : éveil des technologies de la communication, cartes Magic: The Gathering, mode, etc.
Lors de la deuxième partie, l’histoire se poursuit mais cette fois-ci avec un véritable héros du récit. En effet, après un incroyable rebondissement (mais attendu) en fin de première partie, l’auteur raconte alors ses déboires judiciaires et carcéraux et amène au lecteur un sentiment de pitié et d’empathie. Cette phase est à la fois touchante et effrayante.
Dans la troisième partie, on découvre son expérience de white hat ou pirate éthique légitime, qui contribue fortement à inviter le lecteur à découvrir le monde de la cybersécurité de manière très agréable. L’auteur introduit même une notion complémentaire à celle de white hat ou black hat qui s’avère très intéressante.
Une invitation au monde de la cybersécurité
Ce livre est l’occasion de découvrir le monde de la cybersécurité. C’est aussi un moyen de prendre conscience du genre de faits qui se trament de manière quasi-invisible : la face cachée de l’iceberg. On comprends ce qu’est le Darknet, ce réseau ou plutôt cet écosystème caché et accessible uniquement par des initiés dont les actes doivent rester anonymes autant que faire se peut. On découvre aussi comment les équipes de pirates éthiques œuvre à comprendre le fonctionnement des pirates malveillants. On a ainsi une introduction sur l’évaluation de la sécurité des systèmes d’information via des tests d’intrusion visant à exploiter des failles sur un système et s’étalant généralement sur quelques jours, ou encore via des exercices d’équipe rouge ou red team visant à atteindre des objectifs d’attaquant envers une organisation prédéfinis et pouvant s’étaler sur plusieurs semaines. Florent Curtet nous dévoile aussi comment il a été amené à travailler sur des dossiers hautement confidentiels au sommet de l’Etat.
La fin du livre amène un nouveau rebondissement qu’on attendait pas, ce qui nous tient en haleine jusqu’aux dernières pages. Dommage que le dénouement ne soit pas total à la fin… On se laisserait alors désirer un autre livre sur les dix prochaines années de la vie de Florent Curtet.
Conclusion
Hacke-moi si tu peux : Mémoires d’un cyberpirate repenti est un livre que je recommande fortement pour tous les lecteurs souhaitant en savoir plus sur la réalité du monde de la cybersécurité ou tout simplement suivre une histoire haletante. Un des enseignements majeurs de ce livre est que les failles de cybersécurité et celles des attaquants qui se font attraper sont principalement de nature humaine. Les erreurs humaines affaiblissent les systèmes : mots de passes faibles, manque de méfiance sur des emails suspects, exfiltration involontaire de données, etc. Les erreurs humaines affaiblissent également les attaquants : connexions non-anonymes, manque de méfiance sur des agents infiltrés, etc.
Si vous voulez approfondir l’histoire de Florent Curter, vous pouvez aussi le retrouver dans les médias comme cette interview.
Sources
- Florent CURTET, Hacke-moi si tu peux : Mémoires d’un cyberpirate repenti, Le Cherche-Midi, 2014, 208 pages.
- YouTube - LEGEND - À 17 ANS, IL EST LE HACKER FRANÇAIS LE PLUS RECHERCHÉ PAR LA CIA (FLORENT CURTET) : https://www.youtube.com/watch?v=pcrq7ZJxDck. Consulté le 24/09/2024.