Le gène du sport : la science explore les performances extraordinaires des athlètes

Sommaire

Dans cet article, je vous propose une analyse du livre Le gène du sport : La science explore les performances extraordinaires des athlètes (titre original : The Sports Gene: What Makes the Perfect Athlete), de David Epstein. Ce livre m’a été largement recommandé à travers mes écoutes de podcasts du monde du sport.

Introduction

Le gène du sport est un véritable chef d’œuvre qui intéressera tout passionné de sport. L’auteur, David Epstein, n’en ai pas à son premier très bon livre, puisque j’avais aussi lu Range : Le règne des généralistes - Pourquoi ils triomphent dans un monde de spécialistes, dont vous pouvez lire mon analyse.

Avec Le gène du sport, David Epstein nous offre le résultat d’un travail titanesque de réflexion et de recherche autour de la génétique et de l’environnement pour expliquer la performance sportive. J’ai appris quelques notions scientifiques et surtout je comprends désormais mieux pourquoi certaines populations sont plus ou moins performantes dans telle ou telle discipline. Beaucoup de concepts et théories sont d’ailleurs applicables à soi-même.

Le gène du sport : sommes-nous tous égaux devant la performance ?

Génétique, biologie, anatomie et environnement au service de la performance

L’auteur met en avant le rôle de la génétique, traduit par des résultats biologiques et anatomiques sur notre corps. Ces résultats nous donnent des prédispositions. Le terme prédisposition est important, car l’autre grande hypothèse avancée est que la génétique seule ne fait pas tout. Que serait-il advenu d’Usain Bolt s’il n’était pas né en Jamaïque ?

Dans le même temps, l’idée que seule la pratique suffit pour expliquer la variabilité des performances est remise en question. La fameuse règle des 10000 heures d’Anders Ericsson, qui stipule que 10000 heures de travail (ou pratique) sont nécessaires pour devenir un expert sur un domaine, ne demande pas tout le temps 10000 heures et les variations sont conséquentes d’un individu à l’autre. On observe en réalité comme un effet papillon dans le calcul du nombre d’heures. David Epstein met en avant “la machine et le logiciel acquis”, et non pas “la machine et pas le logiciel”.

A la lecture de ce livre, j’ai pu creuser plusieurs concepts qui permettent d’expliquer la performance. Je pense notamment à la VO2max, l’hémoglobine, les types de fibres musculaires, les morphotypes, ou bien le rôle de certains gènes. Certaines histoires sont surprenantes tant je ne soupçonnais pas l’existance de certains gènes absolument déroutants ! Surtout, l’auteur décline ces notions sur les populations, les origines ethniques, l’ascendance et les performances athlétiques, ce qui est passionnant. Il décrit également les méthodes d’analyses des performances au fil du temps, qui permettent de comprendre comment les champions arrivent à être meilleurs que les autres. Par exemple, on peut citer les temps de réactions ou les tests d’occlusions qui permettent d’évaluer la qualité de perception du langage corporel et de l’environnement.

Aussi, de large passages mettent en avant le rôle des morphotypes (ensemble des caractéristiques physiques d’un individu, déterminée par l’anato-morphologie ou morpho-anatomie) dans les performances. C’est quelque chose auquel je crois beaucoup, ayant été convaincu par des personnes comme Frédéric Delavier, Rudy Coia ou encore Jérôme Cazerolles dans le milieu de la musculation et de la force athlétique.

Voyages et histoires

Tout au long du livre, David Epstein nous emmène dans des régions du monde assez insolites et très différentes et nous impressionne ainsi par la profondeur de son travail : Jamaïque, Kenya, Japon, Finlande, Etats-Unis… Cette diversité permet d’étayer plus facilement ses théories. On se rend compte aussi que selon le mode de vie d’une société, son environnement impactera différemment les performances sportives de ses athlètes. Les histoires racontées nous permettent aussi d’élucider certains mystères. Par exemple, j’ai adoré l’explication de pourquoi les Népalais ou les Andins vivant en altitude ne sont pas champions olympiques de courses de fond comme les Kenyans.

Le livre ouvre enfin la porte au rôle futur de la génétique dans la santé. A l’heure de la recherche de la vie éternelle et du dopage, beaucoup d’hypothèses sont envisagées !

Conclusion

Pour conclure, je dirai que ce livre est une référence qu’il ne faut pas hésiter à lire. Certes parfois un peu long et avec quelques répétitions et manquant légèrement de structure, la qualité du travail de l’auteur journaliste est très appréciée. Tout passionné de sport ne sera que ravi de pouvoir approfondir les très nombreux concepts abordés pour nous éclairer sur les performances sportives.

Sources